Le titre de la pièce est une référence au jeu de simulation conçu par le mathématicien anglais John Horton Conway, où des groupes de cellules évoluent en fonction de leur environnement à partir de règles simples, et qui d’itération en itération, produisent des motifs complexes et profonds. The Game of Life propose une forme, une expérience qui incarne la porosité et la fragilité de nos corps traversés par le son et le mouvement.
Pour The Game of Life, le compositeur Pierre Yves Macé imagine une nomenclature mettant en jeu trois instruments légers et mobiles : flûte, percussion et violon, augmentés d’un dispositif électronique associant le traitement en temps réel et la diffusion de sons préenregistrés. Ces sons pourront être diffusés sous de multi-ples formes : par une diffusion classique ou par de petites en-ceintes disséminées au plateau, afin de multiplier les points de surgissement du son et de favoriser leur mouvement. Les corps des instrumentistes se mêleront aux présences des danseurs, de sorte que se brouille la perception par le public d’une séparation entre musiciens et danseurs sur le plateau. La musique se construira par un jeu de structures qui tantôt se déploient indépendamment des autres, tantôt convergent pour créer une complexité inédite. Les choix et le parcours de Pierre-Yves Macé résonnent particulièrement avec les préoccupations qui nous rassemblent autour de The Game of Life : un travail sur la variabilité des structures, la construction d’une architecture en temps réel, l’interaction im-médiate entre la danse et la musique, le mouvement et le son, le corps physique et le corps sonore. En somme, l’enjeu ici est bien de concevoir ensemble un écosystème performatif spécifique pour The Game of Life.
Chaque interprète change d’état en fonction de l’état des autres interprètes, et dans le même mouvement contribue par son état à déterminer celui des autres.
Les transitions d’un état à un autre créeront ainsi des partitions chorégraphiques et musicales génératives, déterminées par l’état initial que nous aurons choisi et les règles de transformation que nous aurons inventées, autant que par les accidents qui surviendront.